La mer abrite des millions de poissons, mais le vieux pecheur n`a rien pris depuis quatre-vingt-cinq jours. Elle s`etend a l`infini, les cotes cubaines s`eloignent inexorablement, et pourtant, il s`agit d`un roman de l`enfermement. Le Vieil Homme et la mer, durant trois jours entiers, se retrouvent face a face. Rare element feminin dans ce recit qui oppose deux volontes viriles et ou la douceur maternelle provient d`un gamin, la mer est le lieu du lien. Lien entre le vieil homme et l`espadon, entre le pecheur et la vie, lien entre le retour et le depart, l`eau est un lieu de sejour transitoire entre la vie et la mort. A peine un purgatoire, car l`on imagine mal cet homme a l`ame sublime avoir commis aucun peche, la mer fait surgir en lui des sentiments d`amour profond, de respect pour la vie, mais aussi de manque et de lassitude. Les expressions reviennent sans cesse, les images sont recurrentes et la voix parle a l`esprit dont elle emane. Les poissons volent, comme mus par la tension incessante de l`esprit, qui ne tient plus qu`a un fil tenu, corde de ligne bandee jusqu`a la limite. Dans cet univers de repetition, le langage irise de reflets d`argent semble naitre d`un pathetique besoin d`emancipation.
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